malcolm whitly bright
the prodigal son
“ The neurotic has problems and the psychotic has solutions . ”
Avant il y a quelques jours, Malcolm n'avait aucun souvenir de la malle qui se trouvait au sous-sol de la maison. Alors pourquoi s'en souvenait-il soudainement? Son cerveau avait bloqué certains souvenirs de sa mémoire, ça il en était conscient. Mais pourquoi lui revenaient-ils en rêves, pourquoi venaient-il le hanter la nuit, dans des cauchemars qui le rendaient tremblant, lui coupaient le souffle et l'empêchaient de retrouver le sommeil? Qui avait-il donc de si important dans cette satanée malle?
Cette nuit-là, il s'était couché, avait attaché ses entraves à ses poignets, comme chaque soir, et s'était endormi dans l'espoir de sombrer à nouveau dans son subconscient, qui avait bel et bien quelque chose à lui dire.
Il courait. Il courait dans les longs couloirs de la maison familiale, n'y voyant jamais le bout. Se respiration était courte, ses poumons criaient, réclamaient de l'air, mais il ne pouvait pas s'arrêter. Il devait savoir ce qui se trouvait à l'intérieur de cette fichue malle.
Enfin. Voilà qu'elle se trouvait ici; devant lui, fermée, sans cadenas, ni entourée de chaînes, comme il s'en souvenait. Il fit un pas en avant, se laissa tomber sur les genoux et tendit les mains pour atteindre le couvercle. Sa main enfantine tremblait. Il redressa le couvercle de la malle, et . . . Sa vision devint floue. Il aperçut une cuisse, un bras humain, un bracelet en or aux breloques enfantines, des cheveux blonds. . . Il allait avancer pour essayer de voir mieux, mais —— une main se referma sur sa bouche. La seule chose qu'il entendit, alors que tout devenait sombre fut son propre cri étouffé.
L'homme se redressa dans son lit, hurlant à plein poumons. Il était en sueur. Ses poignets lui faisaient mal, à tel point qu'il sentait les entraves lui mordre la peau. Sa respiration était lourde, irrégulière tant il peinait à retrouver son calme. Bien vite, il se libéra de ses liens et ramena ses genoux contre sa poitrine, prenant une longue inspiration, et essayant de retrouver son calme. Calmes toi, Malcolm... Tout va bien. Tu es à la maison, se disait-il , tenant de se rassurer comme il le pouvait. Ses yeux clairs glissèrent sur la table de chevet, près du lit. Il était quatre heures du matin. Il n'avait 'dormi' que trois heures. . . tant pis. Il savait bien qu'il n'arriverait pas à se rendormir, de toute manière.
Il sortit du lit, tremblant au contraste de la température ambiante qui était plutôt froide, et celle de son corps en ébullition. Il devait prendre une douche, se débarrasser de cette horrible sensation qui le rongeait de l'intérieur, il avait besoin de se calmer.
Ses mains tremblaient, à un tel point que s'il tenait un verre d'eau, son contenu serrait renversé en deux secouements. Son spasme ne s'était jamais calmé, pas depuis l'arrestation de son père. Il avait été diagnostiqué avec du stress post-traumatique suite à cela, mais surtout à cause des horreurs qu'il avait vu, qu'il gardait toujours secrètes, comme il l'avait promit.
Malcolm entra dans la cabine de douche après avoir jeté ses vêtements humides dans la machine à laver. Il laissa son corps glisser au sol une fois qu'il eût actionné l'eau.
Assit au milieu de sa douche, il avait l'impression d'avoir de nouveau onze ans.
“ My mental health is fractured, and I need help . ”
Malgré le traumatisme qu'il avait vécu au court de son enfance, Malcolm s'était lié d'intérêt pour la psychiatrie, la psychologie ainsi que la philosophie — ce dernier point d'intérêt, il le partageait avec son père, avait qui il avait eût maintes discutions sur divers sujets, et Martin Whitly lui apprenait les différentes notions de Sigmund Freud, Blaise Pascal, mais aussi Aristote et Kant. Il avait grandi avec l'idée de poursuivre ses études dans le domaine de la psychologie, grâce à ses nombreux psychiatres et docteurs — qui l'avaient aidés à retrouver la parole après son mutisme soudain, ainsi qu'à contrôler ses émotions et ses terreurs nocturnes. Alors, avec l'accord de sa mère, Malcolm s'était lancé dans la psychologie, prenant également des cours d'étude du comportement. Pour terminer ses différents mémoires de fin d'années de master, Jessica Whitly avait accepté que son fils rende visite à son ex-mari, afin qu'il puisse l'aider. Malcolm s'était alors mit en tête de faire le portrait psychique et analytique du criminel qu'était son père. Les médias l'avaient surnommé Le Chirurgien, un surnom que les Whitly trouvaient grotesque.
Sans trop de surprise, le jeune homme reçu son diplôme deux ans plus tard, il commença à travailler au FBI en tant que profileur, travaillant avec une équipe afin d'arrêter des criminels. Mais ses troubles psychologiques le hantaient toujours, et dès qu'il prononçait son nom de famille, il était tout de suite reconnu comme le fils du Chirurgien. Il décida alors, grâce à l'aide de sa mère, de changer de nom. Il devient alors Malcolm Bright.
Malheureusement, le FBI voyait à quel point il était troublé par son passé, malgré le fait qu'il n'avait pas vu son père depuis près de dix ans, lorsqu'il avait déménagé à Quantico, en Californie. Ils décidèrent de le renvoyer et il fût contraint de rentrer à New York, là où tout le rapprochait de son père, de sa mère et de sa soeur. Là où, étrangement, son trouble se réveillait et s’intensifiait, comme s'il venait le ronger de l'intérieur plus il était proche de la source de ce mal.
